Description du projet

« La guerre est la plus vielle institution de l’Histoire humaine »

Georges DUBY

(Création d’atelier 2011) d’HOMERE (MONTAGE)

Traduit du Grec par Paul MAZON

Avec le soutien bienveillant de la COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DU CARCASSONNAIS et de la VILLE DE CARCASSONNE
Mise en scène : Thierry ALMON
Lumières : Thierry RAVILLARD
Mouvements et corps : Préparation d’Henri HARENT
Scénographie – constructions – régie plateau : Rémy TRUCHARTE
Costumes :  Nicole GUILLAUME
Accessoring/assistante plateau : Fabienne WELTER
Masques : Atelier FANTASTIC’ART
Phonétique et diction grecque : Avec nos plus vifs remerciements à Myriam ZACCARI, Helléniste.
Montage photo : Alain MACHELIDON
Enregistrements –bande son : HECTOR STUDIO/Serge ANDRE
Enregistrement vidéo : CLIP CLAP VIDEO/Philippe ESCUDIE
Administration : Valérie ALBANESE
Musiques : DEAD CAN DANCE – Lisa GERARD – Wojciech KILAR – Cliff EIDELMAN (Arrangé par Serge ANDRE)

Note d’intention de l’ILIADE

« La guerre est la plus vielle institution de l’Histoire humaine » disait Georges DUBY, l’un de nos plus éminents historiens. De fait, depuis les temps les plus reculés, la guerre a fédéré les clans de la préhistoire, les villages du néolithique, les cités-états de l’Antiquité, les empires, les royaumes et enfin les nations mais les a aussi opposés. Aujourd’hui, à nouveau, de vastes territoires s’embrasent, toujours avec les mêmes moteurs : ambition, velléités de puissance, orgueil, quête du pouvoir suprême et si aujourd’hui la soif de conquête s’exprime par d’autres voies (la guerre économique entre autres), on tente encore de briser, dans la brutalité, les révoltes de peuples asservis…
Les anciens Grecs appelaient cela l’Hybris. L’Hybris, opposé à la Dikè (mesure, sagesse) définissait le penchant pour l’orgueil, la démesure, la volonté de conquête et la quête du pouvoir absolu. Le pouvoir des Dieux. C’est précisément l’Hybris qui s’illustre dans le texte d’Homère. Car en fait de quoi parle l’Iliade ? De terreur et de violence, de fureur et d’orgueil, d’ambition et d’hégémonie, de vengeance et de cupidité, cupidité qui s’étanche par la rançon et le pillage. Mais à travers le récit épique, se dessinent aussi les valeurs sur lesquelles vont se bâtir l’éthique chevaleresque de l’Occident médiéval : la fierté et le courage, la bravoure, la vaillance, le respect de l’adversaire, la quête du surpassement de soi, pour l’élévation vers un idéal divin. C’est bien l’exemple d’Achille, le plus grand héros Grec, « Achille pareil aux Dieux » dit Homère dans son texte, qui va déterminer les spécificités de l’idéal chevaleresque.
Le texte, à travers les discours des protagonistes, et en particulier ceux d’Achille et d’Agamemnon, livre, au-delà de la légende d’Hélène de Troie, les motivations profondes de cette guerre titanesque qui durera dix ans et verra tomber des dizaines de milliers d’hommes au combat. Trente deux siècles après les évènements décrits par Homère dans l’Iliade, force est de constater que malgré « les Lumières », la Renaissance, l’essor des Arts et de l’Humanisme, la pensée des sages, les religions d’amour et d’équilibre, les philosophies de l’espoir et du devenir, la guerre est toujours omniprésente et plus destructrice que jamais. Comme si, du fond de sa nature, l’homme n’avait pu, ou su, s’émanciper de sa
brutalité profonde et du paradoxe aigu de son autodestruction. C’est sans doute l’un des aspects majeurs de sa nature qui fait de lui un être complexe et ambigu car comme le dit si justement René Barjavel : « Tu es le seul animal qui prend plaisir à se détruire… »
L’expérience de l’Iliade, ici, dans les Ateliers du Grand Roque relève bien sûr de l’exploration pédagogique. Il s’agissait de confronter les élèves-comédiens à un texte difficile, très technique, empli de subtilités et au phrasé complexe. Un des intérêts de l’œuvre, et non des moindres, était aussi d’appréhender des modes d’expression divers : le dialogue mais aussi la narration en continuelle alternance, la composition de l’image, l’engagement dans le mouvement et l’attitude des corps, la précision du geste dans le souci de la justesse de l’expression physique, le jeu dans la lumière et le Théâtre d’ombres, la stylisation et le ralenti. Par ailleurs les acteurs vont jouer les rôles à tour de rôle sans se préoccuper du sexe du personnage : ainsi le personnage d’Achille sera joué par plusieurs acteurs/actrices en alternance. Il en sera de même pour le personnage d’Agamemnon. Tous en alternance joueront l’Aède (le narrateur), s’essayant tous ainsi à la narration. Il ne s’agit donc pas d’un spectacle à proprement parler mais d’un montage poétique théâtralisé, réalisé dans une optique avant tout pédagogique. Nul doute que l’expérience ne leur soit profitable. Bonne soirée.

Diaporama

  • Affiche de l'Iliade

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